Les 10 erreurs qui gênent l'enfant dans l'acceptation et le respect d'une règle

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Les règles sont des accords qui aident les gens à vivre ensemble plus confortablement et à entretenir des relations amicales. Nous établissons des règles dans toutes les situations inacceptables : lorsqu'un enfant dessine sur les murs, essaie de verser de l'eau sur le sol, entre dans l'appartement en chaussures de ville ou éparpille toutes les affaires du tiroir de maman.

L'algorithme de fixation des règles est simple, mais avec toute cette simplicité, des erreurs peuvent être commises. En conséquence, le bébé continuera à faire des ravages et à désobéir, et les parents devront se montrer indulgents ou punir. Cela nuira davantage à la relation et rendra la vie commune inconfortable.

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Incertitude en matière d'éducation

Les enfants ont besoin des directives, du soutien d'un adulte qui fait autorité. Il est important que les parents ne se déchargent pas de cette fonction en toute circonstance. Sinon, les enfants seraient privés de tout sentiment de protection et de soutien.

L'envie de donner le meilleur à son enfant conduit souvent à une insécurité éducative. Le parent pense tout le temps : "Ai-je fait ce qu'il fallait ?", "N'aurais-je pas pu faire mieux ?". L'enfant lit cette inquiétude et est privé d'un sentiment de sécurité, car il a besoin d'un adulte confiant, un adulte qui sait ce qu'il fait.

Nous établissons les règles dans l'intérêt des enfants. Qui mieux que les parents peuvent les initier à ce monde : ce qui peut et ne peut pas être fait ; ce qui est dangereux et ce qui est sûr ; ce qui est acceptable et ce qui est inacceptable. Si les règles de conduite ne sont pas enseignées par les parents, les enfants recevront tôt ou tard des réactions désagréables du monde extérieur. Et cela entraînera presque certainement des conflits, du ressentiment ou de la frustration.

Les émotions vives dans l'élaboration des règles

Si la mère s'emporte constamment contre le comportement inacceptable de son enfant, ce dernier devient dépendant de ces explosions d'émotions. À l'avenir, il pourrait enfreindre délibérément les règles afin d'obtenir une réaction vive. Cependant, lorsqu'un parent se comporte de manière calme et gentille, l'enfant considère le processus d'établissement des règles comme une routine. Cela supprime une grande partie de la confrontation et réduit le nombre de protestations.

Il est plus utile de laisser les émotions fortes pour le comportement positif de l'enfant (comme des explosions de joie, des félicitations) et de rester amical et calme dans les situations où les règles sont enfreintes, pour diffuser l'aide, le soutien et les soins. Il est utile de comprendre que les jeunes enfants ne veulent jamais que quelque chose de mal arrive. S'ils peignent sur le mur ou fouillent dans la poubelle, ce n'est pas parce qu'ils veulent rajouter du travail à leurs parents. C'est parce qu'il y a un besoin de se développer, de devenir de plus en plus mature.

Les jeunes enfants recherchent des activités dans lesquelles ils peuvent acquérir de nouvelles expériences de développement. En fait, ils sont engagés dans une bonne activité, mais ils ne peuvent pas toujours inventer la bonne façon. Il est donc important de réfléchir à la façon dont notre interdiction soudaine apparaît aux yeux de l'enfant : il avait un objectif et il s'efforçait d'atteindre cet objectif. Le parent l'a interrompu et contrecarré. Il reesayera plus tard.

La maman: "Pourquoi renverse-t-il le sable sur les sacs? Je vais encore devoir tout ramasser. Il faut lui interdire."

L'enfant: "Oh quel son intéressant quand le sable se verse sur les sacs. Et si je le verse plus vite ou si j'en verse encore plus, alors le son change. Je le verse sur l'herbe, un son. Je le verse sur le sable, un autre son.

Illustration Elodie Vaufrey

Mais en toute bonne volonté, nous agissons avec fermeté et confiance. Nous montrons que nous savons avec certitude que nous ne devons pas jeter la terre d'un pot de fleurs ou verser du lait dans une grande assiette.

Ainsi, l'enfant ressentira:

  • de la confiance: il fait sincèrement confiance à sa mère et sait qu'elle connaît mieux que lui la vie ;

  • du soutien et de la compréhension: sa mère reste à ses côtés.

L'histoire de mon amie Mathilde,
"Nous avons un bureau à côté du canapé et ma fille Sarah (1,5 an) grimpe sur le canapé et de là sur le bureau. Elle a l'habitude de s'asseoir et de se tenir debout sur le bureau depuis qu'elle est bébé. Nous la laissions faire tout en surveillant.

Il y a six mois, c'était mignon. Sarah s'asseyait sur la table et triait les stylos et les crayons pour les mettre dans une tasse. Maintenant, ça commence à être dérangeant.

Pour la sevrer, je disais toutes sortes de choses...
- que ce n'était pas autorisé et que ça pouvait tomber ;
_ que la table se briserait ;
- nous écrivons à table, assis sur une chaise ;
- Allez, descends, ou papa va te voir et te gronder, c'est sa table.

Je prenais ma fille dans mes bras et le la posais sol, ou je la mettais sur mes genoux et je lui donnais de quoi dessiner, j'allumais ma tablette afin de la distraire avec un dessin animé... J'ai tout tenté pour qu'elle ne fasse pas de bêtises car je lui interdisais de monter sur la table. Maintenant, je me rends compte que ma fille avait l'esprit embrumé, qu'elle ne comprenait pas l'attitude à adopter face à cette table et que c'était devenu un jeu pour elle.

Mais aujourd'hui, j'ai fait la bonne chose pour la première fois: je l'ai arrêté. Je l'ai regardé calmement et j'ai établi une règle :

- Sarah, tu ne peux pas monter sur la table avec tes pieds. C'est dangereux parce que tu peux tomber. Nous sommes assis à table.

Puis je l'ai soulevée et ramenée sur le sol. J'ai immédiatement eu l'impression d'être une mauvaise mère, parce que je l'ai vexé. Je voulais la prendre en pitié et la câliner.
Mais je me suis ressaisie - je suis restée neutre et j'ai vaqué à mes occupations, en surveillant tranquillement ma fille. Sarah a pleuré un peu, ou plutôt n'a pas pleuré, mais a fait semblant car aucune larme ne coulait de ses yeux. Puis elle est restée debout et a observé ma réaction. Elle a vu que je ne réagissais pas du tout. Elle est restée debout un peu plus longtemps, puis est allée vers ses jouets.

Cela fait deux semaines que j'ai banni mon enfant de la table. Pendant la première semaine, ma fille a systématiquement brisé l'interdiction plusieurs fois par jour. Et j'ai toujours été calme et ferme dans mon interdiction. Après tout, une règle est une règle. Et il est important que l'adulte maintienne sa position, cela aidera l'enfant à comprendre, à s'habituer et à savoir exactement comment se comporter et comment ne pas se comporter. Si l'adulte ne suit pas sa propre règle et agit d'une manière différente à chaque fois, comment l'enfant pourra-t-il comprendre comment agir ? Merci pour tes conseils, j'ai enfin compris qu'il n'y a pas 36 excuses à inventer mais qu'il faut uniquement agir de la même façon à chaque fois.

Si la réaction de ma fille était très émotionnelle - elle pouvait pleurer et se mettre en colère - je m'asseyais en face d'elle, je prenais ses mains et je disais:

- Sarah, je comprends que tu sois vexée, mais tu ne peux pas monter sur la table ! Allons plutôt ensemble remplir la gamelle d'eau de Olaf, d'accord?

De cette façon, j'ai fait savoir à ma fille que je ne l'abandonnais pas et que je comprenais ses sentiments. Et puis j'ai reporté son attention sur quelque chose de plus intéressant. Tous les enfants réagissent négativement à une interdiction. Personne n'aime être limité dans sa liberté. Cette réaction est tout à fait normale, et maintenant je ne me sens pas mal quand j'interdis.

Et progressivement, la réaction n'est plus du tout aussi émotionnelle. Ma fille sait maintenant qu'elle n'a pas le droit de monter sur la table. Et tout récemment, elle a de nouveau tendu la main vers la table depuis le canapé, et j'avais envie de dire non, mais elle a ralenti et m'a souri, du genre "J'ai compris, maman", et elle s' est rassise sur le canapé."

Agir sans réfléchir

Avec le comportement réactif, lorsque nous réagissons instantanément aux actions des enfants, il est possible de tirer des conclusions hâtives :

  • Ne pas comprendre ce qui se passe vraiment ;

  • ne pas tenir compte du besoin qui se cache derrière le comportement ;

  • ne pas offrir une alternative acceptable et laisser l'enfant avec un besoin non satisfait.

Mieux vaut donc se donner la peine de prendre au moins quelques secondes pour réfléchir à ce qui se passe et répondre à quelques questions pour vous-même avant d'interdire :

Disons que l'enfant jette la terre hors d'un pot de fleur. Voici un exemple de pensée positive que pourrait avoir la mère:

- Je n'aime pas que le sol soit sale et que la fleur ait mal. Je veux que Thomas arrête de faire ça. Peut-être aime-t-il la sensation du sol ou le processus de creusement d'un trou. Je pourrais lui suggérer de faire des activités avec du sable ou des activités similaires similaires (pétrir de la pâte, aller au bac à sable). S'il n'obéit pas, je mettrai la fleur hors de portée et lui suggérerai de trouver autre chose à faire.

Cette approche permettra de passer à une position de coopération - lorsque les intérêts de l'enfant et ceux de la mère sont d'égale importance.

Aucun contact avec l'enfant

Vous devez entrer en contact avec l'enfant avant de fixer une règle. Si l'enfant est absorbé par une activité plaisante, il ne sera pas d'humeur à écouter les conversations de quelqu'un d'autre. Notre tâche est donc d'attirer l'attention de l'enfant de la manière la plus douce mais la plus persistante possible.

 Dire des "aye-aye-aye" à tout va est une chose mais il sera plus efficace de se mettre au niveau de l'enfant, d'établir un contact visuel et de lui dire respectueusement : "Écoutes, j'ai quelque chose d'important à te dire".

Ainsi commence un dialogue sur un pied d'égalité, avec le désir de parvenir à une solution bienveillante qui nous convienne à tous les deux.

Beaucoup trop de mots, d'explications

Plus l'enfant est jeune, plus nos messages doivent être succincts et simples: des motifs de comportements, des histoires, des descriptions colorées et des longues explications réfléchies sont inutiles car l'enfant sera plus embrouillé qu'autre chose.

Pour un enfant de deux ans, il sera suffisant de dire : 

- La petite fleur se sentira mal sans la terre. Je ne veux pas qu'elle ait mal. Tu peux creuser des trous dans le bac à sable.

Pas de choix

Sans activité alternative, l'enfant est privé de la possibilité de satisfaire un besoin de développement. S'il a besoin de s'entraîner à creuser un trou avec sa main, il ne cessera de chercher cette occasion. Il finira par sortir en douce. Ou bien il sera désillusionné et ne pratiquera pas la compétence en temps voulu.

Donner un choix est une offre ferme, et non une question ou un ordre. Et comme il s'agit d'une suggestion d'action possible, l'enfant n'est pas obligé de l'accepter. Mais s'il la suit, il n'y a pas besoin de se retenir.

Si après notre suggestion, l'enfant ne fait rien, nous formulons une autre alternative :
- Tu creuses des trous dans le bac à sable ou tu te trouves une autre activité. 

Mais s'il n'écoute toujours pas alors on interdit:
- Nous ne jetons pas la terre hors du pot. Si tu continues, je mettrai la fleur sur l'armoire.

Des alternatives équivalentes doivent également être fournies, de sorte que dans une nouvelle activité, vous puissiez répéter les actions de la précédente.
- "Soit tu arrêtes de creuser des trous, soit je te mets dans le coin."


Cette option ne supprimera certainement pas la nécessité de développer la main. D'autant plus que les punitions ne fonctionnent pas.

Ne pas contrôler l'application de la règle

Après avoir proposé une alternative, laissez à votre enfant le temps d'y réfléchir et de choisir. Ensuite, nous aiderons l'enfant à suivre son choix.

Si nous suggérons : "Tu peux creuser un trou dans le bac à sable ou chercher une autre activité" et que l'enfant ne sort pas pour aller jouer dans le bac à sable, cela signifie qu'il choisit de chercher une autre activité. 

Alors, nous rangeons la fleur sur l'armoire et nous disons :
- Je dois ranger la fleur et tu vas chercher une autre chose à faire.

C'est ainsi que nous aidons l'enfant à répondre aux exigences. Plus l'enfant est âgé, plus le processus d'établissement de règles devient un réflexe. Nous parlons et discutons davantage, mais nous contrôlons toujours dans une certaine mesure la réalisation de toutes les exigences que nous formulons parce qu'il n'a pas encore assez de ressources pour le faire lui-même.

Des exigences déraisonnables

Il n'est pas bon de trop canaliser votre enfant, d'empêcher son développement par trop de restrictions ou de le limiter parce qu'il essaye de dépasser ses limites par rapport son âge. Les jeunes enfants sont peu capables de se contrôler. Surtout lorsqu'il s'agit de marcher sur leur propre gorge et de ne pas faire ce qui leur est interdit. Lorsque le poids des inhibitions est écrasant, ils commencent à protester ou à déprimer. 

Une restriction est comme un costume
Il incombe aux parents de toujours réagir à l'évolution des capacités de l'enfant. D'une part pour lui apporter sécurité et conseils, et d'autre part pour lui apprendre progressivement à suivre les règles lui-même.

  • elle ne doit pas être trop contraignante, sinon elle ne fera que déformer la personnalité 

  • Elle ne doit pas être trop lâche, car alors vous devrez la raccomoder ;

  • Elle doit être à la bonne taille.

Il incombe aux parents de toujours réagir à l'évolution des capacités de l'enfant. D'une part pour lui apporter sécurité et conseils, et d'autre part pour lui apprendre progressivement à suivre les règles lui-même.

Trop de règles

On ne peut pas avoir trop de règles. Plus un enfant est jeune, moins il est capable de se souvenir de certaines choses. S'il n'est pas surchargé de trop de règles, il a plus de chances de les comprendre et de bien les retenir. Et il s'efforcera de les suivre lui-même. 

Vous pouvez penser à l'avance à ce que vous êtes prêt à accepter et à ce que vous ne permettrez en aucun cas. Par exemple, vous ne pouvez pas remplir la tête des enfants avec les règles de politesse avant le bon moment. Le bébé l'apprendra lui-même en observant le comportement de sa mère : comment elle salue dans une promenade avec les autres mères, dans le magasin avec un vendeur ou sur le palier avec les voisins. 

Mais si un enfant essaie d'en frapper un autre, la règle est nécessaire : "Vous avez frappé un garçon. Nous ne frappons pas les gens. Si tu refais ça, on devra partir."

Incohérence

Il est important que la règle soit respectée à tout moment et par tous les membres de la famille (et qu'ils en fassent également la démonstration). S'il est interdit de manger sur le canapé du salon, aucun adulte ne doit manger sur le canapé ou permettre à l'enfant de le faire. 

Sinon, il est facile de s'y perdre :

  • Pourquoi hier on pouvait courir dans l'appartement avec des biscuits, mais aujourd'hui on ne peut pas ;

  • Pourquoi je dois manger à table alors que papa mange devant la télé ;

  • Pourquoi grand-mère me laisse prendre des bonbons dans le vase, mais maman ne les donne que l'après-midi.

Lorsque tous les membres de la famille sont cohérents, l'enfant comprend clairement que la règle est incontournable et qu'il ne sera pas possible de l'enfreindre. Cela signifie qu'il l'apprendra rapidement et l'appliquera sans la supervision d'un adulte. Car l'ordre dans les exigences et le comportement de l'adulte est l'un des principaux besoins de développement à cet âge. Votre enfant est votre miroir.

Résumé des points importants

Un enfant acceptera, se souviendra et respectera les règles lorsque les adultes agissent d'une manière compatible avec les intérêts et le développement de l'enfant :

1. Faites preuve de confiance et de bonne volonté lorsque vous établissez une règle.

2. Pensez à leurs actions et ne les surchargez pas de règles (ni en termes de complexité, ni en termes de quantité).

3. Offrez des alternatives acceptables aux interdictions.

4. Aidez constamment à faire respecter la règle jusqu'à ce que l'enfant apprenne à l'appliquer par lui-même.