Votre enfant vous manipule ?

DÉVELOPPEMENT DE 1 À 3 ANS

3/25/20247 min read

Chaque enfant apprend méthodiquement en essayant, en expérimentant et en faisant des erreurs. Et c'est par ce même processus que l'enfant apprend que maman et papa ont un "point faible". Un enfant manipule ses parents lorsqu'il commence à comprendre le lien entre ses actions et les réactions des adultes.

La plupart des protestations des tout-petits se produisent en raison de l'incertitude, de la perturbation ou de l'absence d'une routine quotidienne. Dans cet article, nous allons développer l'importance de l'ordre pour un enfant de moins de 3 ans et donner des recommandations pour aider à rendre la vie aussi prévisible que possible pour les petits.

Les manipulations d'enfants

L'enfant grandit, et avec lui ses besoins évoluent. Il arrive un moment où il veut se promener dans le jardin toute la journée ou se coucher tard devant la télévision. Il ne répond pas aux demandes et ne réagit pas aux réprimandes sévères. Puis une mère en colère éteint les dessins animés. L'enfant réclame la télécommande pour allumer la télévision. À ce stade, il ressent clairement de l'agressivité envers ses parents et veut les frapper. Mais les poings ne sont pas autorisés - comme on le lui dit et répète tous les jours. Il arrive donc peu à peu à la bonne conclusion : pleurer, crier, mimer la maladie, etc. aident à atteindre son but. Et pour connaître les méthodes les plus efficaces, le jeune testeur les vérifie en essayant et en commettant des erreurs.

L'enfant manipule les parents avec soin, mais de manière très obstinée, car il a peu d'expérience avec les adultes. Parfois en atteignant le désir, et parfois en pleurant des larmes amères parce que le plan a échoué, bébé explore les limites du comportement "adulte" : il vérifie comment il est possible d' agir avec ses parents, quelles actions peuvent les énerver, quelles seront les conséquences... Ainsi, il comprends quelles actions lui permettront d'atteindre son but final et lesquelles sont inefficaces.

Les enfants manipulent leurs parents en criant, en pleurant et en se plaignant de leur santé. Les enfants de tous âges savent qu'il est possible de pousser un parent à la rupture émotionnelle et qu'il finira par abandonner, en disant : "OK, c'est plus facile de permettre que de combattre." Lorsqu'un tout-petit est malade, il ne rencontre pas de réelle résistance à ses désirs. Alors que lorsqu'il ne veut pas faire quelque chose, il commence à se plaindre qu'il a mal à la tête ou au ventre.

Mais il existe de nombreux autres moyens d'amener les parents à respecter les propres règles des l'enfant. Ils peuvent, par exemple, leur faire ressentir de la culpabilité
- "Si tu m'aimais...",
- "Bien sûr que tu aimes plus mon frère"
Avec ces phrases, les jeunes manipulateurs forcent les adultes à trouver des excuses et à démontrer leur amour par des indulgences et des cadeaux. Certains font du chantage et montent un parent contre l'autre.
Les enfants plus âgés utilisent la menace comme arme :
-"alors j'abandonnerai l'école",
-"Je vais quitter la maison et ne plus jamais revenir".

Tous les enfants savent que leurs parents sont responsables d'eux, c'est pourquoi ils profèrent des menaces aussi graves.

Il n'est pas difficile de constater que presque toutes les techniques de manipulation utilisées par les enfants sont similaires à celles utilisées par les adultes. Pratiquement toutes les techniques de manipulation sont en fait apprises au sein de la famille. Combien de fois les parents, pour forcer leur enfant à faire ce qu'ils veulent, lui inspirent-ils de la culpabilité ou de la peur, le trompent, ne tiennent pas leurs promesses, cachent la vérité?

Conseils de psychologue

Si un enfant manipule ses parents, les conseils du psychologue sont les suivants

  • Examinez attentivement le système de récompenses et de punitions. S'il n'y a pas d'accord dans la famille, l'enfant apprendra très vite à retourner la situation en sa faveur

  • Lorsque vous interdisez quelque chose à votre bébé, expliquez-lui pourquoi, sinon il percevra une interdiction comme une atteinte à sa propre liberté ;

  • Convenez avec votre mari que vous déciderez des concessions à faire, uniquement en vous concertant ensemble. Sinon, votre fils ou votre fille aura l'occasion d'utiliser votre absence en sa faveur. Par exemple, si maman n'autorise pas les sorties tardives à l'enfant mais qu'elle n'est pas à la maison en ce moment, l'enfant pourrait dire à son père : "Maman m'a donné la permission au téléphone !" ;

  • Si l'enfant pleure de manière manipulatrice, montrez-lui que ses pratiques manipulatrices ne fonctionnent plus. Il va probablement piquer une colère, mais soyez patient ; après tout, sa vie n'est pas en danger et il peut très bien se passer d'un nouveau jouet. Les larmes se tariront dès qu'il réalisera qu'un autre de ses tours a échoué ;

  • Si le bébé se plaint des dires des autres membres de la famille à son égard ou vous rapporte des paroles blessantes à votre égard, n'encouragez pas la conversation. Ne rentrer pas dans son jeux. En lui demandant plus de détails, vous rentrez volontairement dans son jeu et c'est justement ce qu'il veut;

  • Ne croyez pas les menaces. Un enfant en colère peut déclarer qu'il quittera la maison si on ne l'autorise pas à jouer à un jeu vidéo aussi longtemps qu'il le souhaite. Dans ce cas, les parents sont souvent effrayés et cèdent. N'oubliez pas que si vous vous conformez à une exigence, vous devrez bientôt vous conformer à d'autres. Si vous avez des règles dans votre famille, ne vous en écartez pas. Les jeunes enfants ne sont pas enclins à risquer leur vie ;

  • Apprenez à votre enfant à négocier. Il doit comprendre qu'on n'arrive à rien en faisant des crises de colère, mais qu'on peut toujours compter sur une conversation constructive si on garde son calme et si on a les bons arguments.

Ne s'applique pas aux bébés

Comprenons ce qu'est la manipulation. Il s'agit d'une stratégie consciente de comportement. Pour résumer, lorsqu'un manipulateur a besoin d'obtenir quelque chose, il ne le dit pas explicitement, mais "joue" un rôle. Les enfants de moins de cinq ans ne sont pas capables de prévoir, ce qui signifie qu'ils ne peuvent pas contrôler le comportement des autres.

Il semblerait que le nom que l'on donne au mauvais comportement d'un enfant ne fasse aucune différence. En fait, cela fait une grande différence. Lorsque les parents pensent que le bébé commet délibérément des actes gênants, ils commencent à réagir à son comportement comme s'il s'agissait d'un adulte en face d'eux : ils l'ignorent, ne font pas délibérément ce que l'enfant leur demande, entrent en conflit avec lui. Pendant ce temps, l'enfant essaie seulement de réaliser ses besoins. C'est juste qu'il ne connaît pas, ne sait pas encore grand chose. Alors, est-il logique d'être offensé quand un enfant d'un an crie ou frappe ? Bien sûr que non. Après tout, le besoin ne disparaîtra pas.

Conseil d'un psychologue sur ce qu'il faut faire : si le bébé a un besoin d'attention, il vaut mieux le satisfaire. S'il est méchant parce qu'il est surmené, vous devez lui offrir du repos. De nombreuses options répondent aux besoins de l'enfant. Elle doivent être devinées et mises en œuvre de la manière la plus appropriée. Une réaction adéquate des adultes face aux humeurs des enfants devrait être basée sur la compréhension du fait que jusqu'à un certain âge, un enfant ne peut en principe pas manipuler.

Le problème peut aussi être dû à la différence de communication entre la grand-mère et la mère et l'enfant. Il est possible que la grand-mère soit plus inquiète pour le bébé que la mère et qu'elle ne puisse pas le quitter une minute. Il se peut que l'appartement où vit l'enfant soit organisé de manière sûre : les coins sont recouverts de ruban adhésif souple, les portes sont scellées, le verre et les objets pointus sont retirés, etc. Les parents peuvent donc laisser leur enfant seul dans la pièce pendant un certain temps. Lorsque l'enfant rend visite à sa grand-mère, les dangers potentiels sont beaucoup plus importants, et par conséquent, elle s'inquiète.

La mère peut utiliser le ressentiment comme un outil d'éducation. L'enfant fait quelque chose qu'elle n'aime pas et en retour elle ne lui parle pas ou va dans une autre pièce, montrant ainsi qu'elle n'est pas contente. Cela fonctionne parfois, mais il ne faut pas en abuser. Le fait est que le ressentiment à l'égard d'un être cher est un lourd fardeau pour l'enfant et un sentiment d'attentes non comblées. L'enfant attendait une chose de l'être aimé et cette personne a montré par ses actions qu'il est coupable de ses désirs.

L'adulte, d'une manière ou d'une autre, peut réagir au "jeu du silence" : expliquer les motifs de son action, essayer de corriger quelque chose ou simplement ignorer le message. Les très jeunes enfants sont incapables de saisir l'essence d'un grief. De plus, ils oublient rapidement leurs propres méfaits. Ainsi, la seule conclusion qu'ils tirent lorsqu'ils sont confrontés à l'offense d'un membre de leur famille est "Je suis très mauvais, je ne serai plus aimé".

Lorsque l'enfant comprend les limites de ce qui est permis et de ce qui ne l'est pas, il commence à manipuler habilement ses parents. Un tel comportement est rapide à renforcer, mais il n'est pas facile de s'en débarrasser. Mais ça ne veut pas dire que vous devez laisser tomber. Si vous laissez faire, les petits problèmes d'aujourd'hui peuvent devenir de gros problèmes. Les manipulateurs adultes commencent à reprocher à leurs parents d'avoir gâché leur vie, de les avoir inscrit dans une école de physique et de mathématiques, d'avoir été "licencié" au travail, menacent de quitter la maison ou de se suicider si leur demande n'est pas satisfaite.

Auteur : Psychologue pratique Vedmesh N.A.
Conférencier au centre médico-psychologique PsychoMed
Traduit par Xénia Troubetzkoï